PARIGI. Il lavoro fotografico e filmico di Valérie Jouve (in mostra al  Jeu de Paume fino al 27 settembre) si basa sull’alchimia chimica tra il corpo e lo spazio, l’umano e il paesaggio urbano. Intitolata “Corps en résistance” la mostra permette di scoprire una serie di opere dell’artista realizzate dalla fine del 1980 ad oggi.

 

Dopo gli studi antropologici, Valérie Jouve segue l’insegnamento nella Scuola Nazionale di Arles prima di diventare fotografa e regista. Lei appartiene alla generazione di artisti che, in Francia, si sono allontanati dalla grande tradizione umanistica di reportage fotografici, senza rifiutare completamente l’essenziale.

Le fotografie e i film di Valerie Jouve vanno lette anche in chiave antropologa e sociale: le architetture, per esempio, mettono in discussione la presenza umano in città e modi di abitare e vivere lo spazio. I soggetti classici di paesaggio e ritratto sono poi associati in modo tale che, nella densità delle situazioni urbane, riprendano scene altamente coreografiche. L’essere umano è come un potere attivo nella città e un invito all’azione.

 

Info: www.jeudepaume.org

 


 

PARIS. Le travail photographique et filmique de Valérie Jouve est fondé sur l’alchimie entre les corps et l’espace, l’humain et le paysage urbain. Intitulée « Corps en résistance », l’exposition du Jeu de Paume permet de découvrir un ensemble conséquent d’oeuvres réalisées par l’artiste entre la fin des années 1980 et aujourd’hui.

 

 

Après des études d’anthropologie, Valérie Jouve (née à Saint-Étienne en 1964 ; vit à Paris) suit l’enseignement de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles avant de devenir photographe et cinéaste. Elle appartient à la génération de ces artistes qui, en France, se sont éloignés de la grande tradition humaniste des reportages photographiques, sans pour autant en rejeter complètement les éléments essentiels.
Les photographies et les films de Valérie Jouve relèvent tout autant de l’art contemporain et du documentaire de création que de l’anthropologie et de la sociologie. Donnant à voir des personnages en mouvement et des architectures, ils interrogent la présence du corps dans la ville et les manières d’habiter l’espace. Les deux sujets classiques du paysage et du portrait sont associés de telle sorte que, dans la densité de situations urbaines, prennent place des scènes hautement chorégraphies.

Les compositions photographiques de Jouve esquissent un espace trouble, volontairement indéterminé, que souligne le Sans titre de ses corpus d’images. Formant un ensemble ouvert, complété par l’artiste au fil du temps, chaque corpus est identifié par un sous-titre générique précisé entre parenthèses : Les Personnages, Les Façades, Les Passants, La Rue, Les Situations, Les Arbres

La sélection présentée au Jeu de Paume couvre plus de vingt ans du travail de l’artiste. Le parcours crée une tension entre ces images fixes et une série de films interrogeant la ville et ses marges, depuis Grand Littoral et Traversée jusqu’à la nouvelle pièce de Valérie Jouve, Blues*. Réalisée spécialement pour cette exposition, Blues évoque le problème du pouvoir abusif de certains sur d’autres (pays, hommes). Valérie Jouve est partie au Guatemala filmer et photographier ce qu’il advient du paysage après l’arrivée et l’exploitation du sol par les gringos, comme les appellent les indiens natifs. Composée d’un ensemble de cinq séquences filmiques projetées, de photographies, de textes et de son, cette œuvre se construit autour d’une figure principale, Tania Carl, chanteuse de blues, partie de France pour le Guatemala.

À la façon d’une composition musicale, Valérie Jouve envisage l’accrochage de « Corps en résistance » de manière à produire un mouvement dans lequel le spectateur est aussi acteur.

[quote_box_center]« Je cherche à évoquer une certaine intensité du monde vivant. […] Je travaille l’habitation d’un espace et souhaite que les spectateurs vivent une expérience de cet espace-là, au travers des images. » (Valérie Jouve)[/quote_box_center]